Mon parcours

« Si tu attends que tout soit parfait, tu ne fais jamais rien »

Sophie Boulanger
PDG et cofondatrice de BonLook
38 ans

Entrepreneure dans l’âme, Sophie Boulanger a monté les échelons dans le milieu de la mode. Elle a lancé BonLook, qui vend sa propre marque de lunettes sur le web, dans ses 32 boutiques au Canada – et bientôt à l’étranger. Dans la rubrique « Mon parcours », La Presse vous présente le parcours hors du commun de gestionnaires d’ici.

NÉE À QUÉBEC

Mes études

1992-1997

Diplôme d’études secondaires au Petit Séminaire de Québec

« J’ai développé mon côté entrepreneurial au secondaire. J’ai organisé un voyage à Washington, je faisais du théâtre. Après le secondaire, je suis partie en échange à Madrid pendant un an pour apprendre l’espagnol. »

1998-2000

Diplôme d’études collégiales en sciences pures, profil international, au Petit Séminaire de Québec

« Mon premier emploi : vendeuse chez Simons. C’est une super entreprise qui respecte ses employés et où l’ambiance est bonne. C’est un modèle en commerce de détail au Québec. »

2000-2003

Bac en commerce à l’Université McGill

« J’avais commencé en comptabilité, mais j’ai fait un été en stage dans une firme comptable et je n’ai pas aimé ça. J’ai changé tous mes cours pour finir en marketing. »

2005

Maîtrise en mode et design, SDA Bocconi, Université Bocconi à Milan, en Italie

« C’est là-bas que j’ai eu l’idée pour BonLook. J’ai fait un travail sur Luxottica, la plus grande entreprise de lunettes au monde. La monture de lunettes est vendue à 300 $ et coûte moins de 20 $ à produire. Il y a beaucoup d’intermédiaires, ça m’a jetée à terre. Je porte des lunettes depuis que je suis toute jeune, je me suis dit qu’il y avait sûrement quelque chose à faire pour offrir une autre option au client. »

Mes expériences de travail

2003-2004

Analyste des ventes chez L’Oréal à Montréal

« Je crunchais des tableaux Excel toute la journée. Ç’a été une super école, j’y ai appris la rigueur des chiffres. »

Cinq mois en 2006

Analyste en vêtements pour femmes chez Christian Dior à Paris

« Après ma maîtrise en Italie, je pensais rester toute ma vie en Europe. Dior, c’est une grande maison de couture. C’est vraiment spécial, un peu comme le film Le diable s’habille en Prada. C’était des semaines de 100 heures, des salaires de misère. Ça ne me convenait pas et je voulais revenir à Montréal. »

2006-2008

Acheteuse chez Jacob, une entreprise de vêtements

2008-2009

Gestionnaire des ventes au détail du Groupe Germain

2009-2010

Gestionnaire des communications et des commandites, Congrès mondial de l’énergie à Montréal en 2010

2010 à aujourd’hui

PDG et cofondatrice de BonLook, une entreprise de lunettes

« J’ai toujours voulu me lancer en affaires. Ma famille compte plusieurs entrepreneurs. Mes oncles Louis Têtu [PDG de Coveo] et Bernard Têtu [Dimonoff] ont démarré plusieurs entreprises. Petite, ça m’inspirait vraiment. Je me rappelle qu’une année à Noël, mon grand-père avait fait faire des tasses avec le nom de leur entreprise, Berclain.

« Au début, l’idée était de lancer une entreprise de lunettes uniquement sur le web. On avait une taille appréciable et un chiffre d’affaires de plusieurs millions [90 % aux États-Unis], mais on s’est aperçu qu’il y avait un point de friction pour la plupart des clients : ils voulaient essayer les lunettes avant de les acheter. » 

En 2015, l’entreprise décide donc d’ouvrir une première boutique. 

« On a commencé graduellement. Au début, on faisait des soirées de magasinage au bureau avec de la publicité sur Facebook. C’est la théorie des petits pas, le “minimum viable product”. Tu essaies quelque chose rapidement, et tu vas valider. 

« Notre prochain axe de croissance sera probablement à l’étranger. Il y a un potentiel d’avoir 1000 boutiques BonLook, surtout qu’on a déployé notre concept de façon rentable au Canada, un pays où il y a plusieurs formes de visage et d’ethnicités. »

BonLook a comme actionnaire majoritaire un consortium dirigé par l’homme d’affaires Pierre Somers (Walter Financial). La famille Boulanger est actionnaire minoritaire.

Mes mentorEs

Anna Martini, vice-présidente exécutive et chef de la direction financière du Groupe CH. Elle a longtemps été PDG du Groupe Dynamite, une chaîne de magasins de vêtements.

« C’est une mentore, une amie, une investisseuse et une membre du C.A. de BonLook. Elle m’a donné toutes sortes de conseils au fil des ans – comment structurer les départements de l’entreprise, quand faire quel type d’embauche. »

Josée Perreault, une femme d’affaires naguère numéro deux à l’international chez Oakley, qui est aussi membre du C.A. de BonLook.

« C’est une super gestionnaire qui connaît tout de l’industrie de la lunette. »

Mon meilleur coup

« Convaincre mon frère Louis-Félix de se joindre à BonLook au tout début de l’entreprise. En 2011, il revenait de Seattle [où il travaillait pour Boeing] et il travaillait chez Coveo avec notre oncle. Quand on a commencé, il y avait tellement de défis en technologie. C’est compliqué de faire des lunettes, chaque produit est personnalisé. Je l’appelais tout le temps : “Peux-tu nous aider ? On a un consultant, mais il ne comprend rien.” J’ai réalisé que ça allait être impossible de faire grandir l’entreprise sans lui. »

Ma pire gaffe

« Au début de BonLook, on avait un seul lab d’optique, et il y a eu un feu dans le lab. On a été chanceux, on aurait pu perdre tout notre stock. »

Ma devise

« Better done than perfect. Si tu attends que tout soit parfait, tu ne fais jamais rien. Il faut aller tester tes hypothèses et tu améliores ensuite. »

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